Archives pour la catégorie PROJETS SOLIDAIRES

Projets solidaires et culturels de traid’union

SOUTENIR TRAID’UNION

Soutenez le fonctionnement de « Traid’Union » avec une adhésion à l’année (12 euros) et permettre à notre association de développer ses projets éducatifs, artistiques, et culturels pour un développement humain plus durable.

NOS OBJECTIFS :

1- FORMATION ARTISTIQUE ET EN LETTRE DE LA TROUPE « FATALA » :

MUSICIENS FATALA 2015 – 2017

Du lundi au jeudi de 10h à 13h 15 à 20 jeunes sortis des bancs de l’école sont formés aux musiques et danses traditionnelles et modernes de Guinée avec Lamine Camara. Nous les assistons pour prendre en charge :

  • leur transport (50 centimes / par jour / artiste);
  • leur eau (50 centimes / jour / artiste);
  • les costumes pour les représentations (15 euros / artiste);
  • les instruments de musiques à renouveler ou à rénover (coût moyen annuel pour la troupe : 200 euros);
  •  
  • Cette année nous imposerons une formation en « Français langue étrangère » 3 semaines par trimestre pour chaque jeune afin qu’il puisse véhiculer leur projet professionnel à l’écrit comme à l’oral en langue française.
  • Notre finalité: Développer de nouveaux horizons professionnels aux artistes en herbe & palier indirectement à l’immigration…

2- THEATRE DE SENSIBILISATION: THEME « SOS MANGROVE »

Les mangroves sont des forêts marines aux abords des côtes guinéennes. Cette végétation retient les bancs de sables et de terre et pallie à la montée des eaux. C’est aussi le haut lieu de fécondation de toutes les espèces de poisson du bassin halieutique de Guinée….bassin halieutique très menacé par les exploitations minières, en actuelle explosion, et les exportations piscicoles des entreprises chinoises.

C’est pourquoi cette année nous allons développer des sensibilisations de rue dans les quartiers d’ Enco 5 et de Matoto de Conakry ainsi que les villages aux abords de Boffa – Préfecture à 150 km de Conakry – sur la nécessité de préserver leur environnement en organisant des poubelles de déchets recyclable (boites de conserve en aluminium, sachets et bouteilles d’eau….) et sur la nécessité de préserver les Mangroves pour l’avenir de la Guinée…

Ce projet sera réalisé en coopération avec les associations de jeunes des quartiers qui auront la responsabilité de gérer les poubelles….

 

  • Les théâtres de sensibilisation ont donc un double objectif: 1- Sensibiliser la populations sur des problèmes sociétaux majeures; 2- Permettre une expérience professionnelle aux artistes en formation gérés par Traid’Union.

NOS BESOINS:

Traid’Union a en autonomie de prise en charge la sonorisation et les instruments. Pour la réalisation d’un théâtre forum, Traid’Union doit prendre en charge:

  • le transport et vivre des artistes,
  • la location d’un podium,
  • l’essence du groupe électrogène.

  • Coût moyen de l’organisation d’un théâtre : 100 euros.

Pour nous soutenir, c’est simple:

par CB en donnat sur notre cagnotte COTIZUP. Cliquez sur le lien: https://www.cotizup.com/pour-traidunion

par chèque au nom de « Association Traid’Union » envoyé à « Association Traid’Union 24 ave de la foret 06100 NICE« 

par virement bancaire en nous écrivant à traidunion.diff@gmail.com

Merci ! Wontanara !

Traid’Union Solidaire

Notre « Traid’Union Solidaire » du moment reste à venir…

Par ce que le don n’est pas une décision,

Par ce que le don n’est que l’expression de votre humanité,

Par ce que le don de soi transmet de l’énergie vitale,

Par ce que le don de soi n’est en rien une stratégie rationnelle qu’une théorie socio-économique ne pourra définir,

Par ce que le don de soi n’est que l’expression de vouloir vivre dans une humanité liée par nos âmes et nos pensées ,

Par ce que le don de soi ne répond à aucune règle sociale, aucune mœurs, aucune coutume, aucune croyance en particulier,

Mais qu’en générale toutes règles sociales, mœurs, coutumes, croyances aspirent à y accéder…..

Seule la logique de votre cœur peut répondre au don de soi……

 

FATALA – Cie de danses africaines tradi-modernes

Créé en 2013 par Lamine Camara, la compagnie artistique « Fatala » diffuse et crée des créations artistiques en danses et musiques traditionnelles et modernes de Guinée. Regroupant des jeunes des quartiers de Conakry, elle a pour finalité de les éduquer par des artistes expérimentés. Son autre ambition sera d’éduquer aux lettres ces mêmes jeunes bien souvent ayant quittés très tôt les bancs de l’école pour n’avoir pour la majorité d’entre eux trouvés un avenir à l’école.

A son actif, la compagnie a participé aux manifestations suivantes :

  • 2014 : « Carnaval de Conakry » avec tous les groupes de la commune de Matoto (Conakry) ;
  • 2016 : Tournée de théâtre forum « Mieux vaut prévenir que guérir » organisé par l’entreprise physique « Traid’Union Guinée » (dirigé par Maude Ferré Diabaté) et financé par les ONG « Action contre la faim » & « Concern Universal ». Objectif : sensibilisation grand public sur les gestes à adopter en cas de symptômes de maladies infectieuses dans 34 sous-préfectures & districts de la préfecture de Forécariah.
  • 2016 Création du conte dansé « La Guinè Namougni – un mariage de culture » dirigé, chorégraphié et mis en scène par Lamine Camara et Maude Ferré Diabaté.
  • 2017 Création chorégraphique avec « Maaté Keita & les Kawagnéfè » le 23 avril 2017 à Fougou fougou Faga faga (Conakry)

Les danseurs de « Fatala » ont bénéficié des formations suivantes par des intervenants extérieurs

  • danses guinéennes traditionnelles avec des danseurs du « Ballet africain » (ballet national) et « Les Merveilles » (ballet privé)
  • danse africaine contemporaine avec Lamine Keita (2016) et Maaté Keita (2017)

« Fatala » est composé de 20 danseurs et 15 musiciens. Elle est administrée par l’ONG « Traid’Union Guinée ».

Vers la page Facebook: cliquez ici!

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TABATO, UN VILLAGE DE GRIOTS

Un Village au Coeur de la Guinée-Bissau & de son histoire

D’après les propos recueillis de

Mario CISSOKO {Historien, Ethnologue, Anthropologue, Archéologue linguistique, Consultant à l’UNESCO – Bissau – Guinée Bissau}

& Moutaro DJABATE, chef du village & Maître de la Parole de Tabatô.

Tabatô, village agricole de Griots (cf. page Culture/article Manden), est situé au coeur de la Guinée Bissau, sur la commune de Bafàta, à 30km de Gabù, où est née la Légende de la Kora. Mbady Diabaté (fondateur de l’association Traid’Union), le Vieux Mbady Kouyaté (Griot Koriste -actuel « Père vivant » de la Kora) & le père de Ba Cissoko (Artiste musicien reconnu internationalement) sont originaires de ce village.

Tabatô est un musée dynamique qui a naturellement scellé les unités entre les différents peuples, rois & colonisateurs de la région. Mario Cissoko dira que « l’histoire de la sous-région se lit dans la généalogie de Tabatô.« 

Voici la carte présentant l’itinéraire entre Nice (France – Sud Est -06) & Tabatô (Guinée Bissau – Centre) (Itinéraire)

Boudounka Ibrahim Djabaté: 1er Griot fondateur de Tabatô, originaire du Boundou

Il y a 5 siècles (vers 1500), le Griot Boudounka Ibrahim Diabaté, ressortissant du Boudoun Fouda, vient s’installer à Tabatô, en y amenant le Kamali N’goni. Il était originaire du Badyar, région de Kundara (actuelle région de Boké de la Rep. de Guinée). En tant que Griot « pacificateur », Boudounka fit trancher la dynastie des Mballo.

Base du tronc d'un vieil arbre de Tanatô

Le Boundou (cf. page Culture/ article Mandèn) est une ancienne région d’Afrique de l’Ouest, né dans dans la Haute-Antiquité, regroupant les actuels pays suivants: Sénégal, Guinée, Sierra Léone, Libéria, Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie & la Guinée Bissau. Dans le Boundou coexistaient différents peuples de cultures différentes: la région de Gabù (qui allait jusqu’à Bafàta – 15 km à l’Ouest de Tabatô – frontalier avec l’Empire de Gambie) en était l’épicentre & a essaimé les pays limitrophes culturellement. Les peuples du Boundou se sont métissés aux autres par la confiance & la rencontre avec les autres peuples.

Cliquez ici pour aller vers la carte traçant la région du Mandèn. 

De l’origine de Tabatô à aujourd’hui: légende & réalités. 

Boudounka Ibrahim Djabaté est l’ancêtre direct de Moutaro Djabaté, actuel chef de village de Tabatô, Maître de la Parole, acteur principal du film « La Bataille de Tabatô » & père de Mbady Diabaté.

Moutaro Djabaté nous conta en mandingo (un des dialectes mandingues, assez répandu chez les Griots) la légende de la création du Village de Tabatô & son histoire contemporaine, qui nous a été traduite par son 3ème fils, Mbady.

« A son arrivé à Bafata, le roi Yorobili, du village de Dardun, reçut le griot Budunka, et l’installa au village de Brincasse, à 2 km de l’actuel village de Tabatô. Voyant qu’il devait avoir une culture similaire voire commune avec les « diables » qui jouaient le balafon et le n’goni dans la forêt sacré de Tabatô, il lui demanda d’aller y vivre.

Emportant son n’goni et un « dum » (gros tambour qui se joue avec une baguette incurvée à bout rond et plat) , le Griot Boudounka s’y renda et se trouva en compagnie des diables: il leurs lança son n’goni. Dans la nuit, le griot rêva que les diables lui expliquèrent comment fabriquer un balafon. Le matin, au réveil, Boudounka alla fabriquer son balafon et l’accorda avec le n’goni. Puis il reparti voir le roi Yorobili avec ses instruments accordés. A cette époque, chaque ville avait son roi, et Boudounka alla de ville en ville chanter et jouer des louanges. Il eut tellement de succès qu’il  reçu beaucoup d’animaux en don, et créa le Village de Tabatô, village agricole. Boudounka eut 3 fils : l’aîné est Bayali (Djali Coly) ; le cadet, Yaya ; le germain, Ansouman. Yaya est né à Fula Muri; il est l’homonyme d’Alpha Yaya Diallo, Roi Peul du Fouta.

Au Temps de la colonisation, les griots continuèrent à jouer pour les préfets et les ministres. Moutaro & Ansouman, son frère, partirent au Portugal pour représenter la culture du Manding de Bissau. Grâce à cela, le village de Tabatô fut reconnu Village représentatif de la culture mandingue de la Guinè-Bissau.

Après la colonisation, le parti démocrate PAIGC vint au pouvoir et s’est rapproché de Tabatô. Les Nations-Unies ont financé la construction d’une Maison de la Musique qui fut ensuite détruite durant la guerre des années 1990. Avant la guerre, près de 300 occidentaux venaient annuellement visiter le village de Tabatô et son mode de vie ancestral d’art, d’artisanat et agricole.

Dans les années 2010, Mourato Djabaté créa un festival à Tabatô, pour la diffusion, la promotion de la culture mandingue dans le monde. Il partit en Chine, en Corée, au Canada.

En 2012,  par le biais de l’aide EuropAid, l’Europe devait financer la reconstruction de l’Ecole de Musique de Tabatô. Mais le Coup d’Etat arrêta momentanément le projet.

En 2013, la réalisateur portugais Joao Viana produit le film « La Bataille de Tabatô, participant au Festival du Film Africain au Maroc, Khourigba.


Le film « La Bataille de Tabatô »

Critiques: Le Monde // Mondafrique

Tabatô, un Village d’Homme Heureux à préserver….

Nous avons posé quelques questions à Moutaro Djabaté sur l’organisation & le mode de vie de Tabatô. Voici ses réponses.

Pourquoi, malgré la précarité et la souffrance du quotidien par manque de moyens matériels, il règne une atmosphère de bien-être, de vie heureuse à Tabatô ?

Selon Moutaro Djabaté,

« les gens y sont biens car cela fait des générations que ce sont les mêmes familles qui habitent & vivent ensemble. Ce sont les descendants directs des bâtisseurs de Tabatô, de ceux qui ont donné la valeur de la culture du Manding à la Guinè-Bissau. »

D’ailleurs Mario Cissoko définit la Gérontocratie comme un modèle d’organisation de société

« plus évoluée que la démocratie grâce à la perpétuation naturelle de la paix par le tissage des liens familiaux. Elle apporte des réponses, des solutions de paix. Il n’y a pas de jalousie, ni de compétition possible dans la mesure où les familles se donnent les unes aux autres leurs qualités, leurs compétences naturelles. »

Moutaro Djabaté continue à nous expliquer que

« La philosophie de vie des griots est de donner sans attente de retour, de contre partie quelque ce soit (lucratif ou non). La tradition raconte que les peuls fuirent les griots du pays de Gabù. La coutume veut que si les griots chantent et jouent des louanges à une communauté, un rassemblement, alors ils doivent recevoir en retour une vache, une chèvre, ou une plantation, car son autre devoir est d’assurer le vivrier alimentaire du peuple et du royaume. Or les peuls ne donnèrent rien et les griots continuèrent de jouer et chanter pour eux. Les peuls eurent hontes de leur propre égoïsme et fuirent leur trop grande bonté. »

L’organisation de la vie au village de Tabatô.

Tout le monde au village est artiste et agriculteur. Il y a environ 500 habitants. Chaque famille est propriétaire de sa maison et possède des champs à cultiver, desquels ils doivent tirer leurs revenus pour leur famille.

Le village se concerte pour aider et améliorer la vie des uns et des autres. Par exemple, si une personne rencontre des difficultés pour travailler sa parcelle,  ou s’il y a des problèmes sociaux (comportements déviants entre autre), le village se réunit et trouve des solutions.

Le devoir pacificateur des griots fait que la violence ne demeure pas au village. Lors de la colonisation, les violences qui existaient entre les « blancs » et les « noirs » n’entraient pas dans le village, et les griots de Tabatô allaient trancher leurs conflits. Ce qui est aussi vrai pour les autres types de conflits.

Avec l’embargo de 2012, les prix du marché agricole ont été cassés. Le village manque d’avoir une autorisation et des camions pour pourvoir vendre à meilleur prix leur récolte sur le port de Bissau.

Découvrez le Village de Griots Djabaté, le Village de Tabato en Guinée-Bissau en téléchargeant notre PDF ici! Téléchargement Merci! Obrigado! Aniké!

Autres liens sur Tabatô: 

FB: Evènement au Portugal de la présentation du documentaire « DE L EAU POUR TABATô »

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